Selon une étude de l’INSEE, environ 10 millions de personnes sont en situation de handicap en France. Pour ces personnes à mobilité réduite, il est primordial d’aménager les espaces urbains afin de leur permettre de se déplacer en toute sécurité. Dans ce sens, l’Etat a instauré différentes normes d’accessibilité en ce qui concerne l’espace public et le mobilier urbain. Depuis le 1er janvier 2015, toutes les communes doivent répondre à ces exigences.
Choix et implantation du mobilier urbain
Auparavant, le choix du mobilier urbain répondait essentiellement à un critère esthétique. On installait des arbres, des bancs extérieurs pour collectivités ou encore des panneaux d’affichage dans le but d’améliorer l’aspect de l’espace urbain.
Mais bien souvent, les éléments choisis présentaient des défauts majeurs pour les personnes handicapées : manque de visibilité, risque de blessure, etc. C’est pourquoi il est désormais nécessaire de respecter certains critères de sécurité.
Détection physique des obstacles
Selon la hauteur et la largeur des obstacles, les personnes malvoyantes qui se déplacent à l’aide d’une canne se retrouvent facilement en situation à risque. En effet, elles ne parviennent pas toujours à détecter les objets qui se trouvent sur leur passage.
Pour éviter ce genre de situation, il est désormais nécessaire de choisir des obstacles (poteaux, bornes) suffisamment haut et larges pour permettre leur détection à l’aide d’une canne.
Détection visuelle des obstacles
Pour favoriser encore plus la détection des obstacles qui se trouvent sur les trottoirs par exemple, il convient de choisir les bonnes couleurs.
Il est recommandé de choisir des couleurs offrant un contraste supérieur à 70% pour un repérage plus facile. On peut par exemple utiliser un poteau noir avec un repère visuel blanc, mais on évitera par contre un repère visuel bleu.
Détection du mobilier suspendu
Pour les obstacles qui sont suspendus au-dessus des cheminements, comme les lampadaires publics (solaires ou non), il convient de les placer à une hauteur suffisante pour laisser le passage libre.
Pour ce qui est des poubelles ou des bancs suspendus, on mettra en place un élément bas ou une épaisseur de sol pour signaler leur présence.
Aménagement des trottoirs
Pour permettre aux personnes à mobilité réduite de circuler librement sur les trottoirs, il faudra dégager un espace suffisamment large. Selon la situation (espace dégagé ou bordé par un mur), le trottoir ne devra pas faire moins d’1,20 m de largeur. Idéalement, on aménagera un espace de 1,80 m.
Des repères tactiles (bande de guidage, bande d’éveil de vigilance) peuvent également être positionnés le long des trottoirs pour garantir la sécurité des personnes malvoyantes.
De même, les trottoirs ne doivent pas être aménagés trop en pentes, pour limiter le risque de chute. On pourra également installer des chasse-roues ou des garde-corps.
Aménagement des passages piétons
Les passages piétons sont des endroits dangereux pour tout le monde, et encore plus pour les personnes en situation de handicap.
Pour cela, il existe également plusieurs recommandations :
- Placer les passages piétons perpendiculairement à la chaussée ;
- Aménager un bateau pour favoriser le passage des fauteuils roulants ;
- Placer une bande d’éveil et de vigilance au niveau du bateau ;
- Installer des poteaux de protection haute visibilité aux abords du passage piéton.